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cendres, des lapillo, et quelquefois des morceaux de laves poreuses d’un volume assez considérable C’est ce que rapportent tous les voyageurs qui ont été à même d’observer les cratères volcaniques dans les momens de tranquillité. Ils voient que la matière fondue dans l’intérieur du cratère est soulevée de tems à autres par des gaz qui s’en dégagent. Ces gaz emportent avec eux des cendres, des lapilio, et quelquefois des pierres scorifiées assez considérables.

Mais si le volcan est violemment agité, on voit les substances contenues dans l’intérieur du volcan bouillonner avec force. Elles s’élèvent peu à peu, et enfin, arrivées à la partie supérieure du cratère, elles s’épanchent et coulent comme un torrent enflammé le plus souvent elles s’épanchent par des bouches collatérales s’ouvrent.

La lave a quelquefois une très-grande liquidité, et coule avec beaucoup de rapidité. Les laves vomies par le Vésuve, dans les éruptions de 1805 et 1806, avaient une grande liquidité, et coulaient rapidement. Hubert dit qu’une lave vomie par le volcan de l’île Bourbon avait une fluidité aqueuse.

La lave a d’autres fois une liquidité pâteuse, et coule très-lentement. Celle de l’Etna de 1614 coula pendant dix ans, et ne parcourut qu’un espace de deux milles.

Les laves forment quelquefois des courans immenses. Il y eut, en 1783, un courant de laves en Islande, qui parcourut quatre-vingt-quatorze milles en longueur, et couvrit un espace de cinquante milles en largeur, dit Spallanzoni (Voyage des deux Siciles, tome 3).

Il est quelques éjections volcaniques qu’on a appelé boueuses, Voici ce qu’en dit Humboldt[1].

  1. Journal de Physique, tom. 53, pag. 58.