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de terre plus ou moins violens, principalement au printems, lors de la fonte des neiges… comme nous l’exposerons plus en détail ; et ces commotions ne sont accompagnées d’aucun phénomènes volcaniques.

Les Hautes-Alpes, composées de terrains primitifs, sont exposées fréquemment à de violentes commotions, sans qu’il s’y manifeste aucun phénomène volcanique. La collection académique, Partie étrangère, tome VI, donne un relevé de ces tremblemens de terre arrivés en Suisse. On voit qu’ils y ont été très-fréquens. Bertrand dit que le premier de ces tremblemens de terre, en Suisse, dont l’histoire fasse mention, eut lieu l’an 563 de l’ère vulgaire. Il est rapporté par Marius, évêque, d’Avranches. Depuis cette époque, les historiens sont pleins des événemens plus ou moins désastreux, que ces commotions ont produits dans ces contrées. Nous allons en rapporter quelques-uns des plus récens, parce que les circonstances en sont mieux détaillées.

« Le 9 décembre 1755, dit Bertrand (ibid. pag. 169), environ les deux heures après-midi, la terre fit un mugissement effrayant. Il n’y eut personne qui ne l’ouit dans le département de Briguer et dans celui de Vispo (du côté de Sion) Ce fût un heureux signal, auquel chacun prit la fuite. Bientôt on sentit des secousses redoublées, mais faibles. À deux heures un quart, nouveau mugissement plus terrible encore, suivi de secousses plus violentes aussi. À deux heures et demie, le mugissement fut plus grand, et les secousses si terribles dans les vallées et les montagnes, que tout le Valais semblait devoir en être renversé. Goms, Vispo, Rozagnes, Leuch, Sider, Sion ; tous ces lieux-là, les montagnes du Gemmi, du Saint-Bernard, de la Fourche, tous ces quartiers du Haut-Valais ont été secoués avec plus ou moins de violence. À Martigny