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DE GÉOLOGIE.


Ces anciens volcans, dont des siècles peut-être sans nombre ont détruit jusqu’aux traces, bouleversèrent les douches déjà solidées par le tems, sous lesquelles se firent leurs explosions, et changèrent différemment en fusant, (réduisant, en fusion), ou calcinant par la violence active des feux, les matières de ces couches, et produisirent les premières montagnes de la bande schisteuse, qui répond en partie aux lits d’argile et de sable des plaines, ainsi que les montagnes calcaires dont la roche est solide, et pour la plupart sans pétrification.

« Les opérations des volcans ont continué en différens endroits, surtout dans le voisinage et au fond des mers, jusqu’à nos jours. C’est par elles qu’on a vu de nouvelles îles naître du profond de l’océan : c’est elles qui probablement soulevèrent toutes ces énormes Alpes calcaires de l’Europe, jadis rochers de coraux et bancs de coquilles…

Les terres produites sur les montagnes, tant de la décomposition des granits et d’autres pierres, que par la destruction des animaux et des plantes…, augmentaient les côtes, et reculaient par petits degrés, les bornes de la mer, que souvent quelque volcan forçait encore à se retirer, en soulevant les bas-fonds des côtes.

« Mais cette diminution des mers jointe à la consommation probable des eaux, n’aurait pu suffire pendant des millions d’années, pour mettre à sec les couches marines horizontales, que nous admirons dans nos collines remplies de pétrifications. »

« Il dut arriver qu’après qu’une bonne étendue de pays aux pieds des anciennes chaînes, fut déjà bien peuplée d’animaux, bien couverte de forêts, des convulsions du globe qui purent, par des éruptions gigantesques au plus profond des mers, soulever et