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DE GÉOLOGIE.

que toutes les montagnes sont formées dans leurs contours, à peu près comme les ouvrages de fortifications. Lorsqu’une montagne, va d’occident en orient, elle forme des avances qui regardent autant qu’il est possible, le nord et le midi ; c’est-à-dire que quand la longueur de la montagne forme une ligne parallèle au méridien, ses angles sont parallèles à l’équateur.

« Cette régularité admirable est si sensible dans les vallons, qu’il semble qu’on y marche dans un chemin couvert fort régulier. Car, si par exemple l’on voyage dans un vallon du nord au sud, on remarque que la montagne qui est à droite, forme des avances, pu des angles qui regardent l’orient, et ceux de la montagne du côté gauche, regardent l’occident, de sorte néanmoins que les angles saillans de chaque côté, s répondent réciproquement aux angles rentrons, qui leur sont toujours alternativement opposés. Au contraire, si le vallon va d’occident en orient, les angles de la montagne qui est à gauche, répondent au midi, et ceux de la droite répondent au nord. Les angles que les montagnes forment dans les grandes vallées, sont moins aigus, parce que la pente est moins rapide, et qu’ils sont plus éloignés les uns des autres. Dans les plaines, ils ne sont sensibles que dans le cours des rivières qui en occupent ordinairement le milieu ; leurs coudes naturels répondent aux avances les plus marquées, ou aux angles les plus avancés des montagnes, auxquels le terrain où coulent les rivières va aboutir. Cette construction qui est commune au lit de la mer, à celui des lacs, des fleuves, et aux vallons, est tellement vraie, que l’auteur ose en appeler aux yeux de tous les hommes ».

« Il est étonnant que l’on n’ait pas aperçu une chose aussi visible ; cependant, elle est la clef principale de la théorie de la terre. Elle est comme le mot d’une énigme qui fait juger du