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LEÇONS


« Voilà à peu près comme vont les saisons, ou du moins ce que j’en ai pu observer. Ce que je souhaiterais fort, serait de pouvoir vous donner quelques bonnes raisons là-dessus (il écrit à M. Chapelle). Mais comment pénétrer dans ces profonds secrets de la nature ? Il m’est venu premièrement en pensée que l’air, qui environne le globe de la terre, en doit être censé faire partie, comme l’eau de la mer et des rivières, en tant que l’un et l’autre pèsent sur ce globe, tendent à son même centre, et lui sont ainsi, en quelque façon, unis et attachés ; en sorte que de ces trois corps, je veux dire de l’air, de l’eau et de la terre, il en résulte comme un grand globe. De plus, que le globe terrestre étant suspendu, et en balance comme il est dans son lieu, dans l’espace libre et sans résistance, ou Dieu l’a voulu placer, serait capable d’être remué facilement, si quelque corps étranger venait à le rencontrer et à le heurter. En troisième lieu, que le soleil, après avoir passé la ligne pour aller vers un des pôles, par exemple, vers le pôle arctique, venant à darder ses rayons de ce côté là, y fait assez d’impression pour faire un peu abaisser le pôle arctique : en sorte qu’il l’abaisse toujours de plus en plus, à mesure qu’il avance vers le tropique, et le laisse relever de même peu à peu, à mesure qu’il retourne vers la ligne, jusqu’à ce que, par la force de ses rayons, il en fasse autant, du côté du pôle antarctique, qu’il a fait du côté du pôle arctique.

« Si ces suppositions, jointes à celle du mouvement journalier de la terre, étaient véritables, il me semble que ce ne serait pas sans raison qu’on dit ordinairement dans les Indes, que le