Page:Delaporte - Voyage au Cambodge.djvu/18

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l'avons affranchi du double joug du l'empire d'Annan et du royaume de Siam, ses voisins, et que nous lui avons fait accepter en échange le protectorat de la France.

L'étendue du Cambodge est réduite aujourd'hui à celle de quatre ou cinq de nos départements; ce sont de vastes marais, des plaines rocheuses, pauvres en végétation, d'épaisses forêts sillonnées de cours d'eau et, sur le bord des rivières torrentueuses des terrains d'alluvion d'une grande fertilité. La population s'élève à un million d'hommes répartis en hordes sauvages et en tribus à demi civilisées habitant des hameaux et quelques petites villes. Les rives des cours d'eau sont clair-semés; l'aspect du pays est, en général, d'une sauvagerie triste et monotone, et l'on y trouve même de vastes espaces entièrement déserts. La pauvreté se trahit partout: ainsi, lorsque nous vîmes pour la première fois le roi du Cambodge dans sa capitale d'Oudoung, on nous reçut dans une sorte de hangar fait de rotins et de bambous. Toutefois, à peine introduits en présence de la cour, nous fûmes frappés de la noblesse,