Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Seule en Forêt

Seule en forêt, sans yeux pour profaner les transes
Du mystère, je veux le plus beau des étés.
Je serai couronnée, à travers les essences,
De chèvrefeuille en fleurs et de cheveux nattés.

Je suis un petit faune ivre de sève verte.
Évohé ! Évohé ! Les chênes sont humains !
Pour découvrir en eux l’hamadryade offerte,
À tous j’écarterai l’écorce avec mes mains.

J’aime ! J’aime ! Et l’amour des êtres m’effarouche…
Mais, depuis tant de nuits que je t’ai dans le sang,
Nature ! reçois donc, dans ce cri de ma bouche,
Mon désir, mon respect, mon cœur d’adolescent !


— 96 —