Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/131

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Ruée

Mieux que la passion, que le galop m’emporte !
Puisse plus vif encor bondir mon cœur griffé !
Je veux partir au vent, impérieuse et forte,
        Sur mon beau cheval décoiffé.

Comme je le comprends, je veux qu’il me comprenne.
Il peut violemment voler vers mon désir,
Et, du fond du danger où sa force m’entraîne,
        Me faire rire de plaisir.

C’est par lui seulement qu’à moi-même j’échappe,
Quand je fonce d’un bond sur les soirs les plus beaux,
Quand ses crins déployés claquent avec ma cape,
        Que ma rage est dans ses sabots.


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