Page:Delay - Du cheval Camargue et de son amélioration.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 21 —

vingt-cinq, par exemple, composant une manade ; elles sont indistinctement livrées à l’étalon indigène. Sur ce nombre voici la moyenne des résultats : le plus ordinairement cinq ou six juments ne sont pas fécondées, cinq avortent pendant l’hiver, en un mot, dans les meilleures années on compte de douze à quinze produits qui naissent dans les mois de février et de mars ; sur ce nombre quatre ou cinq sont ordinairement victimes de l’intempérie de la saison, action morbifique qui s’étend souvent sur les produits de l’année précédente, trop faibles pour supporter avantageusement les brusques changements de l’atmosphère ; les privations, le manque complet des premiers soins. On voit qu’en somme une dizaine de poulains parviennent à l’époque du sevrage, mais d’autres souffrances les attendent. On les voit obligés de demander leur existence à des plantes aqueuses, peu nutritives, prendre des formes disgracieuses, par suite du développement insolite de plusieurs d’entre elles : ainsi, la tête acquiert un poids énorme qui contraste singulièrement avec la petite taille et surtout avec le levier appelé à la soutenir. Ne semble-t-il pas que, par une haute prévoyance, la nature veuille nous démontrer, par ce fait bien simple, que la tête du camargue n’est arrivée à ce défaut de proportion que par suite de sa dégénérescence.

On reconnaît pour principe, qu’une race appelée à se reproduire par elle-même, donne naissance à