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duction, il serait superflu de parler d’en améliorer le régime ; il faut qu’il vive à l’état sauvage, dans l’abondance en été et dans la privation en hiver. On ne peut pas même espérer que le progrès agricole lui sera favorable. La Camargue est à la veille d’éprouver une grande transformation, mais le premier effet de l’amélioration, de l’assainissement de son sol, sera la disparition des chevaux. »

On est étonné de trouver ces quelques lignes dans un ouvrage traitant de l’hygiène des animaux domestiques et de l’amélioration des races. Qu’est-ce alors que l’hygiène ? si, condamnant d’avance toutes mesures, on nous conseille d’abandonner les Camargues à leur triste sort ? Pourquoi ne pas donner un abri à ces pauvres animaux, pendant l’hiver, pourquoi ne pas leur mettre en réserve pour les mauvais jours, un peu de nourriture que la terre leur refuse. M. Magne considère le Camargue comme un parasite qui est toléré tant que le sol qu’il occupe n’est pas défriché, mais qui deviendra incommode lorsqu’on voudra améliorer ce sol ; il sait cependant que : progrès en agriculture et amélioration des espèces animales, sont étroitement unis, c’est un axiome dont il répète le sens plusieurs fois dans ses ouvrages. Je ne sache pas que la production chevaline dans la Camargue soit incompatible avec les progrès de l’agriculture et que si l’on parvient à récolter de bons foins, on doive en chasser les chevaux.