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ler le pinçon du milieu du fer contre la paroi interne de l’onglon. Si le fer est pourvu de languette, on la rabat sur l’onglon au moyen du brochoir. Quelquefois cependant quelques petits coups du brochoir sont utiles sur le talon du fer pour le faire mieux porter.

C’est exactement le même procédé qu’on suit pour placer un fer à l’onglon interne. Seulement, il ne faut pas qu’il dépasse la paroi, dans la crainte que l’animal se coupe. Très souvent, pour obvier à cet inconvénient, on donne un coup de lime sur toute l’arête inférieure du bord externe du fer et surtout vers l’angle externe, car c’est lui, le plus souvent, qui blesse l’autre membre. Enfin, on laisse les rivets plus courts, on les grave mieux dans la corne et on donne même un coup de râpe dans la même intention. Outre cet usage, la râpe est peu employée pour cette ferrure. Si l’on est deux pour ferrer, c’est le même procédé ; on ferre deux pieds en diagonale chaque fois ; quand on a terminé, on détache les quatre pieds, on baisse le treuil, on ôte les sangles et le bœuf est sorti du travail.

Que l’on se serve de l’un ou de l’autre travail pour fixer l’animal, la ferrure ne varie pas ; il en est de même quand on ferre sans travail.

Cette ferrure ne présente jamais la solidité de celle du cheval. Nous pensons, cependant, que les fers qui ont une languette sont plus solides que les autres. Cet appendice, comme le dit M. Magne, concourt, avec le pinçon, à la solidité de la ferrure ; en effet, il se trouve sur le bord interne et remplace là les clous qu’on ne peut y brocher. L’hersage, dans les terres labourées, tend à faire détacher les fers, car les animaux en marchant accrochent avec les postérieurs le talon des fers de devant. Nous avons vu plusieurs fois des animaux ayant subi une très bonne ferrure le matin, être le