Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/13

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PRÉFACE.

Un des hommes de France qui a le plus d’esprit, qui a rempli avec succès de grandes places, et qui a écrit sur divers objets avec autant d’intérêt que d’élégance, a dit, dans des considérations sur l’état de la France : « M. l’abbé Delille jouiroit de la plus haute réputation s’il eût composé de lui-même au lieu de traduire, et s’il eût traité des sujets plus intéressans. »

Il faut recevoir les éloges avec modestie, et réfuter avec calme les critiques injustes. Peut-être ma réponse à M de M…, en me disculpant des reproches qu’il me fait, pourra-t-elle établir quelques principes de goût, ou trop oubliés ou trop peu connus, et détruire un préjugé véritablement funeste à notre littérature.

D’abord, pourquoi M. de M… regarde-t-il l’art d’embellir les paysages comme un sujet peu intéressant ? Il est bon de remonter un peu plus haut pour apprendre au public, et peut-être à M. de M… lui-même, la source de