Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/113

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Thülow était en marge depuis quelques mois. Je l'ai laissé masquer de sa brillante et subtile intelligence les efforts de mes fidèles. Qu'il leur laisse le champ libre maintenant. Qu'il se soumette. Il peut triompher en obéissant.

Il a d'admirables propriétés en Italie où sa fortune généreuse l'a rendu populaire. Qu'il aille les visiter. Il suivra la lutte depuis cet observatoire et nous, d'ici, nous le suivrons, car là-bas il y aura lutte et j'ai peur qu'il n'ait en face de lui de rudes adversaires. Mais il en a vaincu d'invincibles…

II n'y a plus de fièvre à Berlin. Je suis fier d'être au milieu d'un peuple si assuré que l'inconnu va parler pour lui. II y a trois jours, je pouvais douter. Maintenant je suis assuré comme lui. J'ai senti que trop de pas résolus portaient notre machine de guerre contre les vieilles murailles sans gardiens ; je sais comme elles crouleront et comme il ne tiendra qu'à nous de ne jamais les laisser remettre debout.

Je ne puis croire que j'ai été si malade. Je n'ai plus d'âge tant mon sang crie et chante. C'est l'heure qui vient, la grande heure attendue.

Mon fils est rentré. II a l'air d'un hussard prêt à sauter en selle.

La foule parle. La foule attend. La foule est prête à hurler de joie.