Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/21

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à Paris avec moi. Elle le veut. Ma clinique aura deux directeurs, voilà tout, il me semble que Paris m’est nécessaire.

— Et tu es nécessaire à Paris.

— Nous attendons la fin de l’été, m’expliqua Anna, pour que les malades actuellement en traitement ici soient guéris et partis. Nous n’en recevrons pas d’autres. Je veux quitter Ouchy sans inquiétude de ce genre. Par chance, je n’ai personne cette année.

Je m’étonnai encore :

— Pourquoi ce petit nombre de fous ?

Claude rit :

— Oh, et ils ne sont pas fous autant qu’on doit l’être chez un médecin qui guérit les plus fous des fous.

— Vous me disiez, Anna, que vous avez seulement trois pensionnaires ?

— Oui, une dame française, un comte italien, et…

— Pourquoi, dites-moi, Anna, pourquoi ne sont-ils que trois ?

— Eh bien, mon ami, c’est que… Tenez, me voilà gênée, quelle absurdité, vous êtes venu plusieurs fois à Ouchy et vous avez dîné bien souvent à cette table avec Claude et moi… Et aussi avec le docteur Reischkopf.

— C’est vrai, dis-je, il était votre ami.