Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/92

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Très agréable, cette ironie, et je ris franchement. Il aime la musique. Il n’aime pas les cantatrices allemandes. Elles tiennent trop de place sur une scène, prétend-il. Décidément, il veut s’en tenir au ton badin. Cela m’ennuie, car je lui devine une grande intelligence. Bref, il est probable qu’il aime les cantatrices allemandes, dont l’art vocal est inouï.

Pour le vexer, je lui ai dit que je n’aimais pas les comédiennes françaises. J’ai eu tort, puisqu’il a pu me répondre que je ne les connaissais pas. Pourquoi ne pas les connaître davantage ? Je sens qu’elles ne me plairont pas. Des comédiens français, des comédiens célèbres, j’en ai reçu. Coquelin est venu chez moi avant de mourir. C’était un acteur important et qui se plaisait à l’être.

De comédiennes, je n’ai vu que de petites jeunes dames de la Comédie-Française, que j’ai regardées sans désagrément. Elles étaient fort jolies, l’une était même à ce moment, dit-on, la plus jolie femme de Paris. Une autre faisait parler d’elle, au moins autant, parce qu’elle avait de la grâce et aussi parce qu’elle était allée à Longchamp, les pieds nus dans ses petits souliers. Jolies, jolies, oui, de jolies femmes de Paris, mais il n’y a pas eu moyen d’oublier une minute qu’elles étaient jolies. Les comédiennes