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Berlin, 25 juillet.

J’ai un bon réveil. Je donne un regard aux journaux. Ils abondent en notes sereines et confiantes ; tout est souriant ; la croisière du Frédéric y est rappelée çà et là ; tous les projets de villégiature des chefs d’armée ou des hommes politiques sont généreusement divulgués. C’est trop beau. Thülow a passé là. Il ne faut s’attendre à rien de bon.

Que disais-je ? Un pli me rejette en plein combat ; chaque minute va devenir une menace. Journée de maîtrise, journée difficile, d’où je sortirai sans doute diminué de ma volonté intérieure, mais plus grand de l’audace de mes actes.

Je suis prisonnier de ce débat. Attendons les aides de camp et Thülow lui-même, Thülow épars aux quatre coins de cette capitale, où il recueille les ouragans des quatre coins du monde.


Onze heures. Rien. Le dernier billet de