Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


104
L’ONDINE DE CAPDEUILLES


n’aura aucun moyen de continuer ses études, où elle ne trouvera pas un parti digne d’elle. Il faudrait donc l’installer dans un couvent, ou dans une bonne maison de famille, avec une dame de compagnie sérieuse.

— Oui, en effet… Ce serait à voir… Mais aurait-elle les moyens ?…

— Le produit de la vente de Capdeuilles lui donnera des revenus suffisants.

Le prêtre le considéra avec une sympathie émue.

— Vous êtes très généreux, monsieur.

— Non pas. Mais il m’est agréable de venir en aide à cette pauvre petite, si désarmée devant la vie, et qui est ma parente.

Ils firent quelques pas en silence. M. de Montluzac réfléchissait… Et il dit tout à coup :

— Il y aurait peut-être encore une solution. Chez moi vit ma grand’mère maternelle, la duchesse de Liffré. Elle a soixante-quinze ans, elle devient aveugle et se voit forcée de renoncer peu à peu à la vie mondaine qu’elle a toujours aimée. Son humeur est agréable, son caractère facile. Certainement, elle serait charmée que Roselyne vînt vivre près d’elle. Nous donnerions à l’enfant une dame de compagnie bien choisie, car la direction` morale de ma grand-mère serait peut-être un peu frivole… Qu’en dites-vous, monsieur le curé ?