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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


son âme tendre et pure. En outre, elle était loin d’être insignifiante au point de vue intellectuel, comme il put s’en mieux assurer ce jour-là. Elle causait fort joliment, elle avait l’esprit très cultivé, un peu à la manière du dix-septième siècle, ce qui lui donnait un charme de plus aux yeux d’un homme très blasé sur ses contemporaines. L’idée que cette fillette connaissait le grec et le latin, avait lu Bossuet, Bourdaloue et les Pères de l’Église, lui semblait amusante. Et il pensait, non sans ironie, à la formation intellectuelle tout en surface de tant de femmes de son monde, cependant imbues de prétentions littéraires complètement étrangères à Roselyne.

Il dit enfin, en se levant :

— Il faut retourner près de ces dames, Rosey… Mais dites-moi donc votre impression sur Mme Berfils ?

— Elle me paraît une bonne personne, très sérieuse… Alors il faut partir ? On est si bien, ici !

Son regard ravi errait autour d’elle, sur la décoration de la pièce superbe, éclairée par un rayon de soleil, et revenait au bureau garni de livres, de manuscrits, de quelques ivoires et métaux ciselés avec un art merveilleux.

— Comme vous devez bien travailler là ! J’aime