Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/22

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sorbables qui sont ingérées à la nouvelle saison, doit évidemment suppléer à ce ralentissement dans l’absorption.

4e effet. — Aider l’économie à se débarrasser des matières étrangères. — Cet effet, pas plus que les trois autres, il est facile de s’en convaincre, ne comporte l’indication rationnelle de saigner au printemps.

Enfin, en dernier lieu, les saignées de précaution doivent être proscrites, car les animaux sur lesquels on les pratique ordinairement ayant souffert de beaucoup de privations pendant l’hiver, sous le coup de la nouvelle température et d’un excès de nourriture, deviennent vite pléthoriques. Leur sang devient très riche, mais leur maigreur est souvent extrême, et on peut dire alors avec Chabert : « En pratiquant des saignées de précaution sur un animal qui a perdu de son embonpoint, la graisse prend la route de la circulation et augmente par conséquent la maigreur. » Ces paroles du savant auteur se trouveront confirmées par ce qui va être dit dans le paragraphe suivant sur les effets intimes des émissions sanguines sur l’organisme.

En terminant cette question, je me résume en disant que la saignée prophylactique du printemps, chez nos animaux, date de la plus haute antiquité ; qu’elle a eu sa raison d’être dans les temps anciens ; qu’elle doit être délaissée de nos jours, si ce n’est employée avec modération et sur certains sujets vivant l’hiver dans de mauvaises conditions hygiéniques. Cependant, avant de clore ce chapitre, il me paraît utile de citer un autre abus qui