Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/7

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anciens hippiatres romains saignaient : à la jugulaire, à la saphène, aux veines de l’avant-bras, à celles de la poitrine, à la face, à l’oreille, à la tempe, à la lèvre supérieure, aux naseaux, en dessous des mâchoires, au palais, au flanc, à l’oreille, à la queue, au jarret, au pied, siéges divers de prédilection de la saignée qui avaient pour but, sans doute, la guérison des maladies pouvant affecter ces régions différentes. Ils ignoraient l’action que les saignées exercent sur l’organisme tout entier ; ils ne croyaient qu’à un effet local ayant pour but de soulager la partie souffrante ; ils pratiquaient, en outre, cette opération dans toutes les maladies, quels que fussent l’âge, le tempérament et l’état du sujet malade. Si l’on réfléchit un instant, on comprend aisément les fâcheuses conséquences de ces émissions sanguines, pratiquées ainsi d’une manière empirique. Déjà, comme il est facile de s’en convaincre, les hippiatres romains connaissaient les principaux vaisseaux accessibles à la flamme. Le moyen-âge arriva avec ses préjugés, ses fausses croyances, compagnes inséparables de l’ignorance, et cette opération, comme toutes choses d’ailleurs, devait trouver un écho facile dans la crédulité des esprits. En effet, le moyen-âge eut ses hippiatres, ses sorciers et ses devins, qui ont de tout temps existé en médecine, et qui existent encore aujourd’hui en très petit nombre, il est vrai. Ces prétendus guérisseurs, après la découverte des principales veines, préconisèrent, les émissions sanguines en tout temps, dans toutes les maladies et sur tous les vaisseaux, abusant de toutes les façons de cette opération chirurgicale, qui sagement