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IPHIGÉNIE.

et de Boileau : il reproche à l’auteur d’Andromaque d’avoir disposé, malgré la Franciade, des destinées du jeune Astyanax,

Et, pour changer la catastrophe,
Donné des soufflets à Ronsard.

Barbier n’est pas plus content de la comédie des Plaideurs, et il est heureux de faire du succès tardif de cette œuvre spirituelle un échec complet et lamentable. Il ne se donne pas la peine de formuler longuement son arrêt contre Britannicus ; il lui suffit de dire en passant qu’Apollon

Porta sa Racine dans Rome,
Où, se montrant cruelle avec peu de raison.
Contre Britannicus, qui n’était qu’un jeune homme,
Elle fit l’effet du poison.

À propos de Bérénice[1] il n’oublie pas de reprocher à Racine les soupirs et les larmes de Titus. Il n’oublie pas non plus le mot de Chapelle, et il prend plaisir à reproduire et à commenter cette épigramme qui avait été, dit-on, sensible au poète :

Ô nocière Junon, faut-il qu’elle périsse !
Compatissez de grâce à l’amoureux supplice
De cette pauvre Marion,
Qui gémit, qui pleure et qui crie,
Tant elle veut qu’on la marie.

  1. Cependant, dans les Sentiments de Cléanthe (2e partie), en réfutant Villars, qui avait publié contre lui une Apologie du P. Bouhours, il témoigne moins de mépris pour Bérénice et pour Racine : « Par quelle raison, dit-il, aurions-nous échappé au censeur de deux excellents poètes, dont l’un n’a pas daigné lui répondre et l’autre n’a dit qu’en deux mots pourquoi il ne lui répond pas ? »