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GÉRARD DE NERVAL

ils le méritent, les arlequins dramatiques qu’on lui jette depuis si longtemps en pâture. Mais, pour cela, il faudrait que les directeurs de théâtre fussent un peu plus hommes de lettres, — et les auteurs aussi.

Je veux, à propos de cette pièce étrange, citer une anecdote inédite et parfaitement authentique, qui dira mieux que je ne saurais le faire quelle âme d’enfant avait Gérard de Nerval.

Le soir de la dernière répétition générale[1], — c’est-à-dire de la première représentation, car il y a, dans la salle, presque autant de monde, et, sur la scène, les acteurs, en costume, jouent avec la même émotion et le même entrain, — le soir de la première représentation, donc, Gérard était là, aux stalles d’orchestre, au milieu de ses confrères et aussi d’inconnus, écoutant de toutes ses oreilles comme s’il se fût agi du drame d’un autre et non pas du sien. De

  1. 26 décembre 1851.