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Vous savez que le bouquin appartient à votre femme. Elle pourrait en accepter la dédicace même si elle était demoiselle. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit : on m’a dit que vous étiez souffrant. Je voudrais bien avoir un petit mot de vous qui me parle de votre santé et de votre livre.

Tout au gentil ménage,
Edmond de Goncourt.

Vous recevrez dans un mois une préface Gautier qui fera peut-être hurler, mais que je trouve diantrement vivante !

J’ai vécu un mois dans une série d’adultères — pas pour mon compte — des plus intéressants pour un romancier. Je vous conterai cela.

26 décembre 1878.
Mon petit,

Vous êtes si gentil, vous qui avez une femme, un intérieur, des lampes qui vont et du bon vin d’une foultitude d’endroits, enfin un tas de choses que je n’ai pas chez moi, que ça me ferait joliment plaisir si vous vouliez — comme vous me l’avez offert — me donner à dîner, à moi et au ménage Charpentier, dans le voisinage du jour de l’an. Je ne parle pas avant : maintenant c’est trop tard. Si vous faisiez cela, je vous serais d’abord bien reconnaissant et ensuite je vous lirais un grand bout, mais un très grand bout de mon affaire qui a besoin de vos encouragements et des sympathies du littéraire ménage. Madame Daudet va trouver que je suis joliment indiscret, mais tant pis !

Mes amitiés très vives à tous les deux,
Edmond de Goncourt.

Je travaille comme une brute, et malheureusement, avec un peu mal aux yeux, ce qui est embêtant. — Ah ! au fait, pas le mercredi.

12 février 1879.

Cher ami, quoique je sois en pleine fin, j’accepte. Ma foi ! je ne me sens pas le courage de me priver d’une bonne soirée avec vous. Je viens d’abattre la représentation du tour nouveau : cela me semble original.

Tout au ménage.
Edmond de Goncourt.[1]

  1. Voici encore, un peu antérieure, et sur le même sujet, une