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Il y a cela dans le livre et rien autre chose. L’auteur l’a voulu ainsi, poursuivant le but précis d’exprimer sa pensée librement, hors du moule habituel que recouvre le mot Roman. Et, un jour qu’il cherchait une définition plus juste pour la forme nouvelle qu’il voulait créer, il écrivait sur son Journal posthume cette note inédite :

3 mars 1883. — Je cherche dans la petite Fille du maréchal (Chérie) quelque chose ne ressemblant plus à un roman. Le manque d’intrigue ne me suffit plus ; je voudrais que la contexture, la forme fût différente, que ce livre eût le caractère des mémoires d’une jeune fille écrits par une amie.

Décidément ce mot roman ne nomme plus les livres que nous faisons. Je désirerais un titre nouveau que je cherche sans le trouver, où il y aurait peut-être à introduire le mot histoires, au pluriel, avec une épithète ad hoc, mais voilà le chiendent, cette épithète…

Non ! il faudrait décidément, pour dénommer le roman du dix-neuvième siècle, un vocable unique.

Chérie parut dans le Gil Blas, au mois de mars 1884. Un peu plus tard, quand le volume fut publié, l’auteur y ajouta une préface que nous retrouverons bientôt dans le chapitre qui a pour titre : Manifestes littéraires.


XXIX

Les amitiés. — M. Ph. Burty. — Mme la Princesse Mathilde. — Giuseppe de Nittis. — Jules Vallès.

M. Philippe Burty, dans un curieux article publié dans le Livre, à propos de la Maison d’un artiste, a décrit l’endroit où son amitié avec les Goncourt avait pris naissance. C’était au 43 de la rue Saint-Georges,