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jaunes et des vertes ! Et de celles qui demandent à être mangées tout de suite et de celles qui consentent à attendre !

Il me semble, au ton de la lettre du mari, que le moral va bien. J’ai lu à Burty… le passage de la lettre où son voisin de table cherche en vain, tout un dîner, le mot industriel. Diable ! j’aurais un peu besoin de ces eaux-là pour la retrouvaille des noms propres. Quelle misère de nous, bon Dieu !…

Et, là-dessus, je vous abandonne pour prendre le chemin de fer de Saint-Gratien où je vais passer une vingtaine de jours. À la suite de quoi, si j’ai encore quelque chose dans ma vieille cervelle, ce dont je doute un peu, je me mets décidément à travailler.

Mes amitiés au gentil ménage.
Edmond de Goncourt.

M. Edmond de Goncourt à M. Alphonse Daudet :

Janvier 1883.
Mon petit,

C’est gentil de penser au vieux, mais le vieux n’est pas brillant dans le moment. Il a eu une colique néphrétique, dans la nuit du samedi, qui l’a brisé, comme s’il avait fait une grosse maladie. Enfin, il espère que, jeudi, il sera redevenu une fourchette, n’étant, dans le moment, qu’une petite cuiller à bouche. L’embêtant de ça, c’est qu’il comptait donner un coup de collier ces jours-ci, et qu’il est incapable de faire acte d’imagination.

Si, par impossible, on continuait à être malade, on vous enverrait une dépêche jeudi matin.

Mille tendresses au ménage.
Edmond de Goncourt.

M. A. Daudet à M. E. de Goncourt :

24 juin 1884.

Écoutez-moi sans pousser de cris ! La maison est calme, le jardin vraiment joli, nous avons pour vous une grande chambre suffisamment confortable, à l’abri des cris d’enfants. Mettez donc des chemises et une brosse à dents dans un sac de nuit et venez passer quelques jours avec nous, entre deux mercredis, si vous recevez encore.

Ce sera une acclimatation pour le mois de septembre ; vous