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Le premier numéro s’ouvre, au verso du titre, par une énorme annonce, en lettres d’affiches, révélant aux lecteurs l’Histoire de l’impôt des boissons, par Charles de Villedeuil. Suivent modestement, sans interruption et du même auteur, trois articles, dont un, de forme dithyrambique, sur En 18 qui venait de paraître. On lit après, le premier article de journal qu’aient publié les Goncourt. Il a pour titre : Silhouettes d’acteurs et d’actrices : Fechter. Villedeuil et ses deux cousins faisaient à eux trois toute la besogne. Bientôt apparut une signature nouvelle : Cornélius Holff, mais c’était un pseudonyme de Villedeuil.

L’Éclair n’en est pas moins un des journaux les plus curieux et les plus recherchés du commencement de l’Empire. C’est que les Goncourt qui avaient passé leur enfance à regarder et à copier des lithographies de Gavarni donnèrent à Villedeuil l’idée de lui demander des dessins pour le journal. Gavarni offrit de faire une série qu’il appellerait le Manteau d’Arlequin et commença la publication, de quinze en quinze jours, en alternant avec Nadar. Les deux premières planches furent gravées sur bois, les suivantes sont des lithographies qui ont été imprimées par Lemercier. Gavarni continua sa collaboration au journal en donnant les Manières de voir des Voyageurs.

Mais l’Éclair hebdomadaire, auquel l’abonné mordait fort peu, ne suffit pas longtemps au débordement d’activité du comte de Villedeuil. Il résolut de fonder, sur le modèle du Charivari, un journal quotidien qui ne donnerait que des articles littéraires, sans un mot de politique. Son titre fut Paris et le premier numéro fut lancé le 20 octobre 1852.

Gavarni avait promis de donner, chaque jour, un dessin nouveau. Il tint parole pendant une année