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trouve être le complément indispensable des trois premières éditions. La quatrième, publiée par la maison Charpentier, en 1885, est presque un travail nouveau, tant elle a été augmentée. Les pièces omises et les noms supprimés ont repris leur place dans le texte.

Les Portraits intimes du dix-huitième siècle qui suivirent ont été disposés dans le même esprit. Ce sont, reliés par la trame presque invisible d’un récit très sobre, des pièces d’archives dont la plupart émanent de personnages de moyenne grandeur sur lesquels n’a pas été dirigée la grande lumière des monographies. On y trouve pourtant le très précieux et très instructif mémoire que le marquis de Calvière, son écuyer, écrivit sur la jeunesse de Louis XV, où il notait — comme affaires d’État — à l’instar des micrographes des précédents règnes, Hérouard de Vaugrineuse et Dangeau, les enfantillages du gamin royal, ses amusements, ses boutades et ses méchancetés.

C’est le seul chapitre pédant que renferme ce livre tout plein de trouvailles charmantes. P. de Saint-Victor lui a consacré, dans la Presse, un article enthousiaste, le long duquel, entre les citations, il s’en est allé semant les perles : « C’est un livre à tiroirs, en quelque sorte, quelque chose comme un de ces fins meubles rocaille, incrustés de médaillons sur émail, auxquels le Temps aurait mis ses scellés et qui nous serait parvenu intact et rempli. On l’ouvre, la clef d’argent tourne dans la serrure ciselée, il s’en échappe un trésor : amours, secrets, révélations, les lettres des sages, les billets des belles, la vérité toute nue, la passion toute frémissante, des traces de larmes, des empreintes de mains émues… »

Edmond et Jules de Goncourt répondaient à cet article :