45?4 Lie i^. Qu'on ne doit prendre que celles que Ton peut juftiiîcr par l'exemple des meilleurs Ecrivains • autre- ment on en viendroit bientôt à brouiller toute l'ortho- graphe , au point que même la bonne prononciation & le fens du di (cours en fouifriroient. x°. Qu'il en effc beaucoup que l'on permettroit dans des Pièces burlefques ou familières , & qui ne feroient pas fouffertes dans un flyle grave & férieux. ^. Que dans certaines petites Pièces aiTujetties à des loix particulières , comme les Sonnets & les Madrigaux, toutes ces libertés font néceifairement des fautes , parce- qu'on y exige beaucoup d'exaftitude, °. Que la licence ne peut jamais aller jufqu'a faire rimer le fîngulier avec le pluriel dans les noms , fous prétexte que le s qui diftingue ces deux nombres , ne fe prononce point ; ainfî il n'eft point d'exemples de rimes pareilles aux fuivantes : larme , bonté , defir , défère , charmes, beautés, plaifirs, concerts. °. Que le r final des infinitifs ne permet point la rime avec les mots qui n'ont poiiit cette lettre, comme : congé , vangé , armés ^ aiïez , fonger , changer, charmer, palier. °. Que le retranchement dont nous parlons ne doit tomber , lorfqu'il peut fe faire , que fur la dernière con- fbnae du mot, [quoiqu'il yen ait plufieurs. Ainfi la der- nière rime eft défcdueufe dans ces vers de l'An de prê- cher-. Veux-tu peindre un Héros? Vcuxtu qu'avec Eugène Sur l'efpric , fur la langue Aiifte s'entretienne î Imite de Bouhours le Ayle délicat : Mais fi tu veux prêcher , fuis ce foin trop exaU pour exact. Mais Benferade a pu dire : Les oifeaux en plein jour voyant le Duc paroîrre ^ Sur lui fondirent tous à fon hideux afj^ec j Quelque parfait qu'on puidc être , Qui n'a point fon coup de bec i
