Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T01.djvu/257

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PLAIDOYER

Juges, la loi porte que les commerçants et les capitaines de navire auront des actions devant les thesmothètes s’il leur est fait quelque tort sur la place, à raison d’expéditions faites d’Athènes ou sur Athènes. Ceux qui font ainsi tort aux autres sont mis en prison jusqu’à parfait payement des condamnations prononcées contre eux. Il ne faut pas qu’on puisse impunément faire tort à un commerçant, quel qu’il soit. Mais lorsqu’une personne est appelée en justice à raison de conventions qui n’existent pas (01), la loi lui permet de recourir à une exception (02) ; elle a voulu couper court aux mauvais procès, et réserver le droit d’agir à ceux-là seuls qui ont réellement à se plaindre, capitaines de navires et commerçants. Aussi voit-on souvent les défendeurs, dans les affaires commerciales, opposer l’exception résultant de cette loi, se présenter devant vous, et convaincre leurs adversaires de plaider sans griefs, en vrais sycophantes, sous prétexte d’affaires de commerce. Vous connaîtrez tout à l’heure, par la suite de mon discours, l’homme qui s’est joint à celui-ci pour m’attaquer, et qui est l’âme de toute cette affaire. En attendant, en présence de la demande d’Apatourios, fondée sur un mensonge et formée contrairement aux lois quand toutes les obligations contractées entre nous se trouvent éteintes, qu’il y en a quittance et décharge, sans qu’il y ait eu depuis, entre lui et moi, aucun nouveau contrat, ni maritime ni autre, j’ai opposé l’exception, et j’invoque les lois que voici.