Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T01.djvu/260

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en flagrant délit de fraude, je pris mes précautions pour moi et pour l’étranger. Mais Apatourios, comme si les torts eussent été de mon côté et non du sien, m’adressa des reproches et me demanda si ce n’était pas assez pour moi de m’être dégagé du cautionnement envers la banque, pourquoi j’avais en outre affecté le navire et les esclaves au payement de la créance de Parménon, pourquoi enfin je prenais contre lui l’intérêt d’un homme exilé de son pays. Je répondis que Parménon avait mis en moi sa confiance, et que j’y manquerais d’autant moins que les mauvais procédés d’Apatourios tombaient sur un homme exilé et malheureux. Ayant ainsi tout réglé, non sans m’être fait d’Apatourios un ennemi juré, j’obtins avec peine la rentrée des fonds, la vente du. navire ayant produit quarante mines, justement le montant du capital avancé. Trente mines furent payées à la banque, dix à Parménon ; l’acte écrit qui réglait les conditions du prêt fut supprimé en présence de témoins, et en même temps nous nous donnâmes réciproquement quittance et décharge de toutes nos obligations, en sorte qu’il n’a plus rien à réclamer contre moi, ni moi contre lui. En preuve de ce que j’avance, écoutez les témoignages.

TÉMOIGNAGES.

Depuis ce moment je n’ai fait avec Apatourios aucune affaire, ni grande ni petite. Mais Parménon lui intenta un procès. Apatourios, disait-il, m’a porté des coups lorsque je m’opposais à la sortie des esclaves, et m’a empêché de faire le voyage de Sicile. Dans le cours de l’instance, Parménon déféra le serment à son adversaire sur certains chefs de la demande ; Apatourios accepta le serment déféré et souscrivit même une clause pénale pour le cas où il ne