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aimé. Pour l’obliger à détruire l’effet du sortilège, ces bourreaux allumèrent aussitôt un grand feu et, malgré les protestations de Louvet, placèrent à plusieurs reprises sur la flamme les pieds de ce malheureux qui poussait des cris affreux de douleur. Enfin, l’un des spectateurs ému de ces horribles souffrances jeta de l’eau sur le brasier et mit un terme à cette torture[1].

Il était temps d’arrêter ces sanglants désordres et de ramener un peu de civilisation dans cette barbarie ; aussi Brune fut-il accueilli comme un libérateur lorsqu’il fit son entrée à Rennes, le 13 ventôse an VIII.

L’Administration Municipale se rendit à l’hôtel du Général, ayant à sa tête son Président, le citoyen Parcheminier qui le harangua au nom de la cité.

« Citoyen Général, lui dit-il, vous entrez dans une commune qui s’enorgueillit de ses malheurs parce qu’elle les doit à son civisme, elle n’a la haine des ennemis de la République que parce qu’elle fut le berceau de la liberté qu’elle a toujours défendue avec courage. Mais un malheur plus grand l’afflige ; le soleil s’est éclipsé pour elle, elle n’est plus sous l’empire de la Constitution. Le libérateur de la Batavie et des dépar-

  1. Registre XIII du Tribunal criminel, no  1127. Audience du 13 thermidor an VIII.