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de Rennes pensa que nul n’était plus que lui digne d’être inscrit sur ses contrôles. Il adressa au Gouvernement une délibération dont je détache ce seul considérant : « Considérant que le citoyen Leperdit, maire de Rennes, sous le régime de la Terreur, a, pendant ce temps, totalement négligé les intérêts de sa famille pour s’occuper de ceux de ses concitoyens, qu’il s’est opposé de tout son pouvoir aux actes du Comité et de la Commission révolutionnaire, et que les effets de son zèle n’ont pu être arrêtés ni par les dénonciations de ces autorités, ni par les menaces et les arrêtés des Représentants du peuple, et que son courage et sa fermeté ont sauvé la vie à plusieurs citoyens »[1].

La supplique ne fut point accueillie.

« Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »[2], et les faveurs n’allaient plus qu’aux républicains qui s’étaient ralliés à César; mais elle reste du moins comme une attestation irréfutable et solennelle des services rendus par Leperdit à ses concitoyens, car quel intérêt aurait eu le Conseil à falsifier l’histoire, et quelle audace n’aurait-il pas montrée en présentant aux témoins mêmes de ses actes, Leperdit comme un sauveteur alors qu’il n’eût été qu’un bourreau ?

  1. Registres de l’an X, 18 septembre 1802.
  2. Victor Hugo, les Feuilles d’Automne. 1.