Page:Depasse - Challemel-Lacour, 1883.djvu/26

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mel-Lacour se change en une captivité corporelle et effective. Délivré grâce au secours de quelques citoyens dévoués qui font battre le rappel et reprennent possession de l’hôtel du gouvernement, M. Challemel-Lacour est investi de pleins pouvoirs civils et militaires par la Délégation de Tours. Il expulse Cluseret et les principaux chefs de l’émeute. Mais, à peine dégagé de ce côté, un autre péril le menace : C’est maintenant le général, le chef de l’armée qui refuse de reconnaître les pouvoirs du délégué civil. M. Challemel-Lacour donne l’ordre d’arrêter le général Masure.

Que de cris, que de reproches contradictoires, mais égalements violents, lui valurent l’énergie et la modération de sa conduite ! On l’accusa d’avoir été faible, on l’accusa d’avoir été dictateur. Il gouverna Lyon, — car ce fut un véritable gouvernement, dans toute l’acception du mot, que les circonstances l’obligèrent à exercer — il gouverna Lyon encore plus par l’autorité morale, par la modération, par la prudence, par la négociation incessante et habile avec les partis et les clubs que par la police et la force, gouvernement parlementaire, en vérité, beaucoup plus que dictatorial. Dans les circonstances