Page:Depasse - De Freycinet, 1883.djvu/29

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précaution hors de ses limites naturelles. Il est trop prompt à quitter le point sûr, l’appui fidèle où il serait solide comme le roc, pour courir les aventures et entreprendre des conquêtes impossibles.

Ministre des affaires étrangères, M. de Freycinet adressa aux représentants de la France à l’étranger une longue circulaire (16 avril 1880), très bien ordonnée, dans laquelle il passait en revue toutes les principales questions pendantes depuis le congrès de Berlin. Au sujet de l’Égypte, il disait : « Pour les Anglais, ce pays est la route de l’Inde, c’est-à-dire qu’un besoin supérieur leur commande d’y veiller à la sécurité de leurs communications. Pour nous, l’Égypte est une terre arrosée autrefois de notre sang, fécondée aujourd’hui par nos capitaux, riche de produits qui alimentent notre trafic dans la Méditerranée ; elle constitue un débouché nécessaire pour notre activité industrielle et commerciale, et elle se rattache à la France par tout un ensemble de traditions que nous ne saurions laisser péricliter sans qu’une des sources de notre grandeur nationale fût atteinte. »

Président du conseil et chef du gouvernement