Page:Derennes - Perséphone, 1920.djvu/25

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L’OFFRANDE AUX OMBRES Je possède la vie et je n’en ai que peine, Sachant qu’ils ne reviendront plus Ecouter près de moi le chant de la fontaine Et le grondement du reflux, Qu’ils ne sont plus présents qu’en des apothéoses Comme en avaient les demi-dieux... Fermons les yeux : à trop de familières choses Manque le reflet de leurs yeux. Et que peut-il rester de ce qui fut le charme Terrestre de nos amitiés, D’un espoir partagé, d’un rire, d’une larme Le long des jours balbutiés. Des amantes de qui le doux nom se confie Dans de la joie ou dans des pleurs, D’un vers que l’on put croire immortel dans sa vie Mais qui sonnerait faux, ailleurs ?