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« Du faisceau désuni les lances sont brisées
« Quand vous pouviez laisser aux nations usées,
« Qui pour une limite épuisent tout leur sang,
« De s’entre-déchirer l’honneur avilissant !
« Cernés par le torrent auquel j’ai mis des digues,
« Verrez-vous la ruine en héritiers prodigues ?
« Ferez-vous cette joie au vieux monde jaloux
« De périr par vos mains dans un duel de fous ?
« Devras-tu donc descendre au drame de Thyeste,
« Civilisation, ô martyre céleste
« Qui, ramenant ton voile et les yeux tout en pleurs,
« Es venue à ma tombe exhaler tes douleurs ?
« Si vous êtes épris de nos premières gloires,
« Si mon nom paternel survit dans vos mémoires ;
« Si vous ne voulez pas que notre saint drapeau
« Pende décoloré comme un triste oripeau,
« Abjurez la querelle inique et déplorable,
« Refaites l’Union par un pacte durable,
« Et reprenez, avec le rang qui vous est dû,
« Votre labeur puissant, votre calme perdu ! »