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BETTY PETITE FILLE

La bonne mère fut rassérénée :

— Cette pauvre petite comme elle est naïve !

Elle ajouta à l’égard de l’autre fillette imaginaire, l’amie de l’éphèbe :

— Faut-il qu’il y ait des enfants vicieux !

L’incident en resta là pour l’instant, les craintes de Betty s’apaisèrent et elle ne songea plus qu’aux moyens de revoir les jeunes gens.

Il n’en fut point de même pour Madame Cérisy, qui, arrivée à l’âge des passions, avait été frappée par la beauté de Charlotte.

Seule, elle rêva au bel éphèbe et enfin se dit assez sagement, qu’il y avait assez longtemps qu’elle s’amusait pour de l’argent. Il était temps qu’elle le fit pour le plaisir.

C’est ainsi que naît d’ordinaire le grand amour, celui qui procure le grand frisson.

Elle laissa entendre à sa fille qu’elle ne verrait aucun inconvénient à ce que la belle Charlotte revint la voir.

Betty eut un ricanement sournois, elle s’imaginait que Madame Cérisy dupée par les apparences, commettait la même erreur qu’elle-même au début. Par prudence, néanmoins, elle feignit de ne rien pouvoir promettre, mais elle éprouvait une sorte de joie sauvage à favoriser ces rapprochements anormaux. Lorsque l’éphèbe avait été là,