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BETTY PETITE FILLE

La fillette haletait ; elle attendait sans crainte, mais secouée par une nervosité inaccoutumée. À l’avance elle acceptait les coups, en échange d’un peu de libertinage qui lui aurait fourni un avant-goût des plaisirs charnels.

La goton sûre de l’impunité, avançait toujours, s’apprêtant à agir. Ses yeux, longuement parcouraient le corps dénudé et blond qui s’offrait à elle.

Et soudain, elle saisit Betty à la taille, la ployant sur son bras vigoureux.

La fillette eut un grand éclat de rire, pour voiler son embarras ; mais elle aimait se sentir étreinte ainsi brutalement.

Une claque retentit, puis une seconde, une troisième. Ni l’une ni l’autre, des deux actrices de ce drame ne riait plus. Des pensées grivoises tourbillonnaient dans leur esprit.

La morsure des coups n’était point une souffrance pour la fillette, dans l’état d’éréthisme où elle se trouvait.

La servante jugea plaisant de poursuivre l’aventure jusqu’à son extrême limite. On n’entendit plus un bruit dans l’appartement, le silence enveloppait les deux combattantes, comme un voile brûlant, leur faisant percevoir l’âpreté sensuelle des minutes qui passaient.

Mais le souillon s’acharna avec une haine