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BETTY PETITE FILLE


haitant par une sorte de sadisme cérébral, la pervertir.

Et tandis que la fillette exacerbait sa sensualité profonde en frôlant le vice, Madame Cérisy insoucieuse, traînait en une garçonnière ou le long des étalages d’un grand magasin.

Dans un dernier coup de cymbales, le shimmy s’arrêta. Betty eut un bref frisson au bras de l’homme, puis, les jambes flageolantes, elle regagna sa chaise.

Mais bientôt le calme revenait et en même temps la répugnance instinctive. Comme son compagnon tentait de lui prendre la main, elle se recula, épouvantée presque, ramenée à la défensive par un réflexe naturel de sa virginité.

Ces sautes d’humeur l’étonnèrent un peu et à demi conscient de la réalité, il se montra plus discret.

Momentanément elle échappa encore une fois au danger, l’imagination était vaincue par l’instinct. Elle s’expliquait aisément ses dégoûts par les tares qu’elle découvrait au soupirant, mais s’affirmait que si l’adonis rêvé se présentait, elle tomberait aussitôt dans ses bras. Il est fort probable que, même auprès de ce prince charmant, elle aurait également résisté jusqu’à l’extrême limite.

Le monsieur chlorotique bavardait toujours avec