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ÉLÉGIES.


LE PRINTEMPS.


Le printemps est si beau ! Sa chaleur embaumée,
Descend au fond des cœurs réveillés et surpris :
Une voix qui dormait, une ombre accoutumée,
Redemande l’amour à nos sens attendris.
La raison vainement à ce danger s’oppose,
L’image inattendue enivre la raison :
Tel un insecte ailé s’élance sur la rose,
Et la brûle d’un doux poison.
Des jeunes souvenirs la foule caressante,
Accourt, brave la crainte, et l’espace et le temps :