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IDYLLES.

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IDY L L E S.

I I I

Moi… ce ne fut plus moi qui la tins sur mon cœur ; Et peut-être qu’au ciel reprochant ma langueur, Pour la première fois je devinai l’envie !

Sans la repousser un moment, Comme un bien préparé pour elle, Mon enfant épuisa cette coupe nouvelle, Et changea ma frayeur en doux étonnement. Ne l’éprouve jamais cette douceur amère, Toi, que vient d’attrister ma subite pâleur, Puisses-tu tressaillir au nom sacré de mère,

D’un bonheur aussi grand que le fut ma douleur !

Viens voir ma fille, viens ! la moitié d’une année

Enchaîne les beaux jours dont elle est couronnée ; Age muet encor, mais si pur, si joyeux ! Idole d’une mère, amour de tous les yeux !