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ÉLÉGIES.

Le soir, à l’horizon, où s’égare ma vue, Tu m’apparais encore, et j’attends malgré moi : La nuit tombe… ce n’est plus toi ; Non ! C’est le songe qui me tue. Il me tue, et je l’aime ! et je veux en gémir. Mais sur ton cœur jamais ne pourrai-je dormir, De ce sommeil profond qui rafraîchit la vie ? Le repos sur ton cœur ! c’est le ciel que j’envie, Et le ciel irrité met l’absence entre nous.

Ceux qui le font parler me l’ont dit à moi-même, Il ne veut pas qu’on aime : Mon Dieu, je n’ose plus aimer qu’à vos genoux ?

Qu’ai-je dit ? Notre amour, c’est le ciel sur la terre. Il fut, j’en crois mon cœur effrayé d’un remord, Il fut comme la vie, hélas ! involontaire, Inévitable aussi comme la mort.