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CONTES.

Tout l’attestait ; car un jardin rustique
Répandait à l’entour des deux errantes sœurs,
De frais parfums, d’attrayantes douceurs,
Et d’un souffle embaumé la langueur sympathique.
Toutes deux ont franchi l’enclos vert du jardin :
« Voyez ! dit la plus vive ; » elle était frêle et blonde :
« Voyez que de trésors ! ce n’est rien que jasmin,
« Lilas, rose, et je crois toutes les fleurs du monde. »
Cette folle suivait son volage désir,
Aux suaves bouquets se suspendait à peine,
Prodiguant ses baisers jusqu’à manquer d’haleine,
Disant : demain le miel, aujourd’hui le plaisir !


L’autre, plus posément, savourait les délices
Du banquet préparé pour les filles de l’air,