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CONTES.

Succède au mouvement qui la glaçait de crainte ;
Et d’un vieux mur caché sous des lambris épais,
On entendit sortir cette humble et douce plainte :

« Dans ta belle maison, toi qui rentres content,
Quand je me sens mourir de la mort qui m’attend,
Redoutable ennemi de tout ce qui respire,
Oh ! n’étends pas sur moi ton oppressif empire !
Laisse ton cœur s’ouvrir au cri du malheureux :
Hélas, est-on moins grand pour être généreux ?
Laisse-moi boire encor l’air, la douce rosée,
Ce bienfait de la nuit, ce céleste présent,
Dont, par un souffle humide et bienfaisant,
Chaque matin la terre est arrosée.
Juge ! sois juste et rends-moi mes trésors,
Un ciel à contempler, ma liberté native :