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CONTES.

« Un jour, que cet aveu m’en obtienne la grace,
J’avais salué l’aube et ton premier repas ;
Lorsqu’un bruit plus léger que le bruit de mes pas,
M’avertit qu’en secret quelqu’un cherchait ta trace :
Ta voix devint alors plus douce de moitié ;
Celle qui répondait me parut suppliante,
Et, si je ne m’abuse, à la tendre pitié
Tu donnas plus d’une heure, ou l’heure était bien lente !
Le bruit cessa, j’entrai ; les débris d’un festin
M’invitaient à la table enfin abandonnée ;
Et sur ma vie un moment fortunée,
Je vis pleuvoir les bienfaits du destin.
Dans ces lieux trop aimés qu’à présent je déteste,
J’ai vu, j’ai respecté la boucle de cheveux,
Tombés d’un front charmant pour enchaîner tes vœux ;
Ils ne sont pas les tiens, leur couleur me l’atteste.