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CONTES.

M’enflaient d’un peu d’orgueil, et l’orgueil fait mourir :
Car, depuis ce moment, éveillé par la haine,
Tu m’élevas dans l’ombre une affreuse prison :
Innocente souris, pour m’écraser sans peine,
Un homme est descendu jusqu’à la trahison.
Non ! Ne m’écrase pas ! Et si ma peur te touche,
Que l’accent du pardon s’échappe de ta bouche :
Il est dieu, leur dirai-je, il m’a donné des jours !
Ton toit sera béni, ton nom vivra toujours,
Et toujours de beaux yeux aimeront à le lire.
Et si jamais ton cœur brûlé d’un saint délire
A langui pour la liberté,
Qu’elle se donne à toi dans toute sa beauté !
Que sur ta sereine carrière,
Elle épanche à flots purs sa tranquille lumière :
Qu’elle trace à ta vie un facile sentier,