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POÉSIES

Et m’appelle, et m’attire où la vie a des charmes ?

Parle-moi, je t’écoute, éloquent souvenir ! Qui ne s’est détourné d’un trompeur avenir, Pour chercher dans le fond de son âme attendrie, Tes regrets, tes leçons, ta tristesse chérie : Ce tableau vague et doux qui repose les yeux, Qui nous rend l’innocence et le pardon des cieux. Ne m’en détournez pas, j’y retrouve ma mère ! Laissez-moi regarder ma mère et mes beaux jours : Je les perdis si jeune : il veut rêver toujours, Celui dont le bonheur n’est plus qu’une chimère.

Ingrate ! et sur qui donc se repose ma main ? N’ai-je pas un ami qui partage ma joie ? Sommes-nous pas ensemble où le ciel nous envoie ? N’est-ce pas le bonheur qui m’arrête en chemin ?