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POÉSIES

À travers les vieux pins qui peuplent la campagne,
Des pas qu’on n’entend plus sont restés imprimés :
Je crois suivre les pas du paisible Montagne,
Je crois saisir dans l’air ses accens ranimés.
Aux lèvres des vieillards je cherche son sourire,
Sa railleuse vertu, sa facile pitié,
Ces préceptes du cœur que son cœur sut écrire,
Et son amour pour l’amitié :
Que ce livre est beau ! que je l’aime !
Le monde y paraît devant moi :
L’indigent, l’esclave, le roi,
J’y vois tout ; je m’y vois moi-même.
Bords heureux ! de sa cendre il vous légua l’honneur.
Tout ce qu’il cultiva nous instruit, nous attire,
Et les fruits que l’on en retire,
Ont un goût de sagesse, un parfum de bonheur.