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POÉSIES

Où le papillon brûle et meurt dans le plaisir ?
Est-ce au roc libre et fier que la vague menace,
Avec un bruit pareil aux Autans orageux,
Qu’il puisa son génie, et sa tranquille audace,
Et sa liberté noble, et ses chants courageux ?
N’y trouverai-je point sa tombe recueillie ?
Non, la cité lointaine en est enorgueillie :
Mais son ombre parfois glissera sur les eaux,
Comme un doux Alcyon dans son nid de roseaux.
Cette lyre vivante, hélas ! où donc est-elle ?
Oh ! qui n’eût souhaité qu’elle fût immortelle !
Mon cœur inoccupé, trop jeune pour l’amour,
Sentit en l’écoutant qu’il aimerait un jour.
Un bel enfant dès-lors troubla ma rêverie ;
Je le baisai distraite, et ce baiser fut doux :
J’en entretins long-temps ma mémoire attendrie ;