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POÉSIES

De l’eau qui fuit dans cette nuit obscure,
J’affronterais le roulement grondeur ;
Car de cette eau, froide, limpide et pure,
L’embrassement rafraîchirait mon cœur.

Ce cœur blessé qui ne bat plus qu’à peine,
Respirerait pour s’élancer vers toi.
Il est si doux de soulever sa chaîne,
Et de se dire : on la porte avec moi !

Des flots amers et du bruit de la vie
J’irais sauver ou distraire mon sort,
Et, je le sens ! tenter un vain effort,
Pour retourner à mes fers asservie.

J’irais pleurer à ta porte, où ma voix